Comment ça se fait ?

 

(pour toute cette partie, on pourra lire avec profit "L'art des sons fixés" et "Le son" de Michel Chion, voir Bibliographie)

Les arts sonores (voir présentation), ceux qui travaillent le son lui-même et non ses représentations ou les gestes qui le produisent, ont besoin de machines pour exister. Au minimum de quoi capturer la trace d'un phénomène sonore acoustique à l'aide d'un microphone ou le générer avec des moyens basés sur l'électricité, le stocker et le (re)produire grâce à un haut-parleur.
L'étape du stockage est la plupart du temps active dans le sens où elle permet à son tour, par la
manipulation directe du support ou de l'information qui y est fixée, de générer de nouveaux objets sonores (traitements) et de les assembler entre eux (composition).


LA CAPTURE microphonique, qu'elle se rapporte à une scène acoustique existante ou un dispositif de studio, n'est jamais un acte passif mais bien un engagement de création, déjà de la composition. Dans le sens de saisir un évènement qui ne se reproduira jamais à l'identique, la notion de capture est présente à tous les stades de la création sonore. Quant à la question QUOI CAPTURER ?... (voir texte "Les acteurs de l'acousmate").

 

LE SUPPORT est le seul élément totalement indispensable ici : on peut utiliser les pouvoirs des microphones et de l'amplification sans (pratiquement) rien changer à la conception de l'art (musical) qu'on pratique. C'est seulement la fixation (sous ses diverses formes) qui a le pouvoir potentiel de transformer radicalement la pratique, la pensée, l'écoute.

     

LA SYNTHÈSE précède en fait (historiquement) la capture : il suffit d'une source de courant alternatif et d'un système électromécanique capable de transformer ce signal en vibration acoustique (le haut-parleur). S'il n'y avaient des modes de fixation spécifiques (MIDI, programmation...) les sources éléctroniques ne seraient finalement que quelques manières supplémentaires de façonner du son.

 

LES TRAITEMENTS, correctifs ou plus "engagés", sont souvent synonymes de création sonore (dans les notices et pour le public). En fait, tout peut servir à transformer du son fixé et tous les moyens sont bon pour y arriver. Ici, pas de hiérarchie (analogique ou numérique, système dédié ou "bidouillage", temps réel ou différé...) ni même de notion objective de "qualité" : seul compte l'intérêt du résultat.

     

L'ASSEMBLAGE, traditionnellement le montage et le mixage, semble centraliser les véritables actions de composition (même si toutes les étapes en font partie à un titre ou à un autre), celles qui organisent le temps et l'espace.

 

LA DIFFUSION du son n'est pas seulement la dernière étape de l'œuvre vers son public, c'est aussi l'outil de travail présent à tout moment, le seul réel intermédiaire entre ce qu'on fait et ce qu'on en connait (sauf dans quelques cas conceptuels). C'est le seul moment où l'œuvre existe réellement et c'est aussi celui qui varie souvent le plus.

 

Vous ne trouverez pas ici de mode d'emploi, ni même d'explication un peu approfondie (sur le plan technique) sur les notions présentées : des sites sont consacrés à ces aspects (le site de Claude Gendre sera parfait), ce n'est pas la peine d'en ajouter un de plus (voir liens : théorie et applications). Néanmoins, un petit lexique pourra peut-être éclairer quelques termes...

 

D'autre part, ce site n'est pas un catalogue ! J'indiquerai néanmoins, parfois dans cette section, des sélections de logiciels qui sont actuellement particulièrement intéressants pour la création sonore. Ces choix sont forcément subjectifs et écartent volontairement (sauf exception) les matériels. Non que ceux-ci ne présentent pas d'intérêt mais ils sont trop nombreux et les outils logiciels offrent maintenant puissance, souplesse, pour des prix généralement bien inférieurs à leur équivalents matériels, avec en plus l'évolutivité.